DE L’OKRA, DU GINGEMBRE ET DU SAFRAN : C’EST INCROYABLE !
Rav Singh explique ce que sont les essais d’okra dans un des jardins de démonstration de l’Ontario, soit la Fertile Ground Farm à St Agatha.
Rav Singh a mis la barre haute : équité, inclusion, résilience climatique, justice alimentaire et souveraineté des semences. Elle a créé sa ferme Shade of Miti il y a deux ans, sur une terre louée à Caledon, qui se trouve sur le territoire visé par le traité no 13. Elle se spécialise dans la culture des légumes sud-asiatiques et vend ses produits dans les marchés fermiers des communautés de Mississauga.
Quelle place occupent les semences à la ferme Shade of Miti? « Quand j’ai commencé, je cultivais un peu de tout pour voir ce qui fonctionnait, ce qui ne fonctionnait pas et ce que la clientèle des marchés fermiers voulait. À Mississauga, là où j’habite, et dans les communautés où je vais dans les marchés fermiers, beaucoup de clientes et de clients sont de nouveaux arrivants. Ce sont des personnes de couleur ou membres des communautés noires qui veulent certains produits qui ne sont pas cultivés par les fermes locales. Bien sûr, je me suis dit que je ne pouvais pas cultiver de la mangue ou de la noix de coco ici, mais il y a tellement de choses que je peux cultiver. C’est ce qui m’a attiré vers les essais de semences », explique Rav.
L’okra est l’aliment le plus populaire qu’elle cultive et elle peine à répondre à la demande. Elle a approché l’EFAO pour voir si elle souhaitait réaliser des essais de variétés et elle dirige ce projet depuis deux ans. Cette année, six ou sept fermes de l’Ontario prennent part aux essais. « J’espère juste que ça va créer une base de données et de connaissances que les gens pourront consulter à l’avenir s’ils veulent cultiver de l’okra, et que ça va permettre aux gens de penser différemment à la recherche, à ceux et celles qui y participent et aux genres de choses qui sont étudiés ».
Rav fait aussi de petites expériences avec du gingembre, des arachides et du safran. Et elle ne veut pas s’arrêter là, puisque les prochains aliments sur sa liste sont le melon amer et l’amarante. Quand elle ne s’occupe pas de ses légumes, elle participe à des travaux de sensibilisation et d’éducation environnementale.
« Je pense que c’est important, car ça nous aide à reprendre le contrôle de notre système alimentaire. Une trop grande partie nous a été enlevée pour être placée dans les mains de l’agriculture industrielle. Faire de la recherche à la ferme représente un moyen de retrouver du pouvoir et de mieux comprendre nos besoins et la réalité d’une petite exploitation agricole. Nous connaissons tous le rôle important que les petits agriculteurs et agricultrices locaux jouent dans notre système alimentaire. Je pense que si nous voulons aspirer à la souveraineté et à la justice alimentaires, la souveraineté des semences est indispensable. C’est important de comprendre nos semences et je pense que les essais et les expérimentations de ce genre, surtout autour des semences, sont un bon outil pour renforcer la souveraineté, la conservation et le partage des semences, ce qui nous aidera à aborder les enjeux plus importants sur lesquels nous travaillons, comme la résilience des communautés, et la souveraineté et la justice alimentaires ».Liens et ressources
- Les jardins de démonstration de l’Ontario - page web
- Les jardins de démonstration de l'Ontario - vidéo (en anglais seulement)
- Les résultats des essais de variétés d’okra de 2022 (en anglais seulement)
- L’initiative de la famille Bauta en Ontario
Crédits
Merci à Meredith Davis de Good Roots Consulting qui a réalisé l’entrevue pour cette histoire.